ANALYSE. Allemagne – France (0-2) : à un an du Mondial, les Bleus naviguent entre deux eaux
Le potentiel, avec notamment pléthore de talents offensifs, peut permettre de rêver une campagne glorieuse à la Coupe du monde, dans un an aux États-Unis, Canada et Mexique (11 juin – 19 juillet). Mais le collectif manque encore beaucoup de continuité pour lui permettre d’arriver au même rang que les grands favoris (Espagne, Argentine). Le succès face à la Mannschaft, qui avait battu Mbappé et ses coéquipiers lors de leurs deux dernières confrontations, permet de passer à la suite sur une note positive, à défaut d’avoir tout résolu.
Mieux en contres
Avec huit changements par rapport à la demi-finale face à l’Espagne mais avec le même système (4-2-3-1), la rencontre a tout résumé. Bloc distendu, en retard dans les duels et fragile avec un axe central encore inédit, perdant trop vite le ballon, les Français ont été en souffrance en première mi-temps. Maignan, le poteau et la VAR les ont maintenus à flot face aux vagues allemandes. L’ouverture du score juste avant la pause et les recadrages ont changé la donne : plus denses collectivement, les Tricolores ont maîtrisé la possession adverse en seconde période et ont multiplié les opportunités en contre.
C’est l’enseignement de la semaine, et aussi de la saison, qui ne surprendra personne : cette équipe de France de Deschamps est toujours plus redoutable face aux autres gros lorsqu’elle doit défendre et contrer que lorsqu’elle joue haut. « Dans cette organisation, cela dépend du profil en face. Quand on a le ballon, il n’y a pas de problème. Mais ça demande des corrections. Ce n’est pas une question d’être plus prudent mais de trouver le juste milieu. Je ne sais pas à 100 % si je vais rester là-dessus mais ce système m’a paru cohérent », a analysé le sélectionneur.
Mbappé, but à gauche
Attendu, Rayan Cherki a vu le chemin qu’il restait à faire pour devenir titulaire en Bleu. Mais le constat du jour est aussi que Kylian Mbappé a marqué son premier but dans le jeu depuis un an alors qu’il était aligné sur la gauche du point de fixation Marcus Thuram. Il n’avait marqué que deux penaltys sur les dix matchs commencés dans l’axe. Le capitaine n’avait pas réussi grand-chose ce dimanche jusqu’à l’ouverture du score mais il a pesé ensuite, frôlant plusieurs fois le doublé, et servant Olise pour le 2-0.
« C’est bien de recommencer à être décisif et de marquer parce que je suis l’un des meilleurs buteurs de l’histoire de l’équipe de France (troisième, à une unité de Thierry Henry). Je savais que ça allait revenir, ça doit être ma norme », a commenté le capitaine, auteur de sa 50e réalisation en 90 sélections. « Il assume son rôle de leader sur et en dehors du terrain. On peut toujours faire la fine bouche mais c’est lui d’abord qui veut toujours plus », a analysé Didier Deschamps.
De quoi faire évoluer la réflexion du Basque sur le positionnement ? Il faudra maintenant attendre la rentrée pour le savoir, et deux matchs contre l’Ukraine (5 septembre) et l’Islande (9 septembre), ses deux principaux adversaires dans un groupe de qualification au Mondial qui comprend aussi l’Azerbaïdjan. Avec l’assurance grâce à son parcours en Ligue des nations d’être au pire barragiste, la tâche pour terminer premier n’est pas insurmontable. Mais il faudra le faire, quand même, pour être au départ d’un rendez-vous, cette fois, attendu.
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