Coupe de France : PSG-Reims, une finale… avec la tête ailleurs ?
Le PSG défie Reims ce samedi, à Saint-Denis, pour le gain de la Coupe de France. Deux clubs qui joueront leur avenir la semaine prochaine, respectivement en C1 et en barrage.
«Si quelqu’un n’est pas concentré, je ne le ferai pas jouer», prévient Luis Enrique. Il y aurait pourtant de quoi avoir la tête ailleurs. Opposés à l’Inter Milan samedi prochain, en finale de Ligue des champions, les Parisiens affrontent Reims ce samedi (21h, beIN SPORTS et France 2), au Stade de France, en finale de Coupe de France. «Il ne faut pas tomber dans le piège en pensant au match de la semaine prochaine», abonde Marquinhos. Plus facile à dire qu’à faire ? Une chose est sûre : l’intégralité de l’effectif signerait tout de suite pour une défaite face aux Rémois si on leur garantissait un sacre en C1 à Munich. La Ligue des champions, une obsession à Paris, l’objectif ultime depuis la prise de contrôle du Qatar en 2011. Sur la scène nationale, les Rouge et Bleu n’ont pas de rival. Il n’y a que l’Europe pour rêver en grand.
Et en même temps, «la meilleure manière de préparer la finale de Ligue des champions est de gagner celle de (ce samedi)», comme le souligne «Marqui», déjà lauréat de la doyenne des compétitions à huit reprises, un record. Un trophée que le PSG a déjà soulevé à 15 reprises dans son histoire. Là aussi, c’est un record. Évidemment, un revers face aux joueurs de Samba Diawara ferait tache. D’autant que l’opportunité de réaliser le triplé championnat-coupe nationale-Ligue des champions ne se représentera peut-être pas deux fois. Les Parisiens veulent «marquer l’histoire». C’est l’occasion de le faire.
La peur de la blessure ? Jouer avec le frein à main, c’est encore le meilleur moyen de rejoindre l’infirmerie. En attendant, à l’exception de Presnel Kimpembe, l’effectif parisien se présente au grand complet avant les finales. Un miracle ? Un exploit, au vu du calendrier démentiel… Avec seulement trois matchs entre la demi-finale retour face à Arsenal et la finale du 31, dont Montpellier, où Luis Enrique avait choisi de se passer de nombreux cadres au titre de la «fraîcheur mentale», le PSG a besoin de rythme, pas de repos. Il sera bien assez vite temps de se pencher sur l’Inter Milan, qui a d’ailleurs perdu son titre de champion d’Italie lors de la dernière journée de Serie A, vendredi, au profit de Naples. S’ils n’en manquent pas, les Rouge et Bleu, eux, pourraient gonfler encore un peu plus leur capital confiance.
Reims, bête noire du PSG ?
À noter que, dernièrement, Reims ne réussit que moyennement au Paris-SG. Cette saison, seules deux équipes de Ligue 1 ont bouclé leurs deux matchs contre l’ogre parisien sans s’incliner, Nice (1-1, 3-1) et… Reims (1-1, 1-1). Sur les trois dernières campagnes, le club champenois n’a d’ailleurs connu la défaite qu’une fois en six sorties contre le PSG (5 nuls, 1 défaite) ! On ne va pas aller jusqu’à parler de bête noire, mais tout de même…
Sauf que les Rémois ont autant de raisons d’avoir la tête ailleurs que les Parisiens. En fait, encore plus… La panenka folle d’Abdoulaye Touré, à la 99e minute du match entre Strasbourg et Le Havre (2-3) lors de la 34e et dernière journée de Ligue 1, a poussé Reims jusqu’à la 16e place au classement. Position synonyme de barrage. Et comme ce n’est visiblement pas la clairvoyance qui prévaut en matière de calendrier pour les dirigeants du foot hexagonal, la finale de Coupe de France est programmée entre les deux matchs de ce barrage vital pour le club de «Jean-Bière» Caillot face à Metz. Les Rémois ont décroché le nul à Saint-Symphorien (1-1) à l’aller. Ils devront terminer le travail jeudi, à Auguste-Delaune. Objectif prioritaire.
Je ne pourrais pas me regarder dans une glace si je disais à mes joueurs de ne pas disputer cette Coupe de France.
Samba Diawara
En entendant Samba Diawara dire que ladite finale passait «au second plan» après l’épilogue de la L1, on a pu croire qu’il était prêt à la sacrifier. A priori, non. «Je ne pourrais pas me regarder dans une glace si je disais à mes joueurs de ne pas disputer cette Coupe de France», assure le successeur de Luka Elsner, évoquant «un match d’amusement» dans le sens où Reims n’a qu’une «infime chance». Une idée fixe : «Qu’on n’hypothèque pas nos chances pour jeudi prochain». Pour lui, la finale est «une bouffée d’oxygène».
Et c’est aussi l’occasion de donner aux supporters une pleine coupe de bonheur, après une campagne pour le moins difficile et douloureuse. Reims n’a soulevé ce trophée qu’à deux reprises, en 1950 et 1959. Et le faire face à un Paris Saint-Germain tout puissant, que certains voient comme la meilleure équipe d’Europe, ce serait encore plus beau et plus fort. Sauf que ce PSG ne jouit pas de cette réputation par hasard. Cela ressemble à une mission impossible. Mais dans cette 108e édition de la Coupe de France bourrée de surprise, chacun aura appris à ne jamais dire jamais… Quoi qu’il arrive ce samedi soir au Stade de France, les deux clubs joueront leur avenir la semaine prochaine. Mais prendre une coupe en attendant ne gâche rien…
Auteur :
Aller à la source