Décès de Bernard Lacombe. « Bernard était une partie de moi » dit Alain Giresse, son « frère » des Girondins
Quel souvenir gardez-vous de l’arrivée de Bernard Lacombe aux Girondins en 1979 ?
Il a permis au club de prendre une nouvelle dimension. Il en avait un profond attachement. Il est Lyonnais, il a travaillé pour l’OL mais les Girondins représentaient tout pour lui. Je le connaissais depuis l’équipe de France juniors. À Bordeaux, en tant que capitaine, j’étais chargé d’accueillir les nouveaux. Il est devenu mon compagnon de chambre lors des mises au vert, des déplacements. Ça a accentué notre relation, qui est devenue familiale. Nos familles étaient très proches et le sont toujours. Bernard est une partie de moi, un frère. On avait tellement de choses en commun par rapport au sport, à notre vie. Je suis allé passer une semaine à Lyon il y a 15 jours pour le voir. C’était compliqué. Mais il fallait que je le voie. Même si on ne pouvait pas avoir de conversation, ses yeux brillaient quand je lui parlais de choses et d’autres.
Que retiendrez-vous de l’homme et du joueur ?
C’était un passionné de foot qui connaissait tout. Et dans le jeu, nous avions une connexion les yeux fermés. Je lui ai fait marquer des buts et il m’en a fait marquer beaucoup. Michel Platini avait également des affinités avec lui car il comprenait tout le jeu.
Lorsqu’il ne marquait pas, Bernard était mécontent dans la chambre. Je lui disais « ne t’en fais pas Nanard, tu en marqueras d’autres ». Il était obsédé par le but, mais pas dans l’individualisme. En 1984, après avoir remporté le titre qu’on attendait, nous sommes allés remercier la vierge à Lourdes en vélo tous les deux avec les frères Lapébie (anciens cyclistes, NDLR).
Sur la route de Lourdes avec les frères Lapébie.
SUD OUEST
Il conjuguait à la fois gros caractère et bienveillance…
C’était un attaquant qui ne trichait jamais et il fallait avoir cette force. Si on a gagné ces titres, c’est aussi grâce à cet état d’esprit et il était un exemple dans la conscience professionnelle. Il donnait tout pour l’équipe. Et en dehors, il était ouvert. Comme dirigeant de Lyon, quand il faisait signer un joueur, il m’appelait et il me le passait. Il voulait faire partager. On ne s’est jamais lâché. Quand Jean-Michel Aulas l’a fait venir comme conseiller, Bernard a commencé par l’amener aux Girondins pour lui montrer comment ça fonctionnait.
Y a-t-il un match en particulier qui vous revient ?
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