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Décryptage. Que changerait la réforme de la LFP proposée par la Fédération ?

Élus fédéraux, présidents de clubs, environnement et même… Vincent Labrune, actuel président de la Ligue de football professionnel (LFP) qui y perdrait son poste : la réforme de la gouvernance du football professionnel français, proposée le 12 mai par le président de la Fédération (FFF) Philippe Diallo pour l’horizon 2026-2027, a été bien accueillie.

Inspirée du modèle anglais, cette « rupture » propose de remplacer la LFP (association de loi 1901) par une société commerciale dont les clubs seraient actionnaires (avec une voix chacun au conseil d’administration) et qui auraient pour mission de développer et valoriser la L1 et la L2. Actionnaire privilégié avec droit de veto, la FFF récupérerait certaines attributions (DNCG notamment).

Le changement ? Quand la LFP était gérée par un président élu et un bureau de présidents de clubs, la société serait dirigée par un CEO et des managers salariés.

« La clé, les personnes »

« L’interrogation est de savoir si ce n’est pas trop tard, et si Philippe Diallo ne lance pas ça pour qu’on ne lui reproche pas de ne rien avoir fait, analyse l’ancien président des Girondins Stéphane Martin. Ensuite, au-delà des effets d’annonce, il faut voir comment ça s’articulera. Plus que l’organisation, la clé, ce sont les personnes. Dans le modèle actuel, les présidents se sont tiré une balle dans le pied en étant toujours dans la concurrence. Ils ont fait des choses dans leur vie, mais dans le foot, ils perdent parfois leur approche rationnelle. Le problème est plus profond. En Angleterre, au sein des clubs, les actionnaires et ceux qui dirigent au quotidien ne sont pas les mêmes. »

Philippe Diallo veut en profiter pour augmenter les mesures de contrôle pour éviter les dérives financières, sur le ratio revenus/masse salariale ou une limitation du nombre de contrats des effectifs. « Mais si on est les seuls à le faire, le risque est de brider encore la compétitivité sur le plan européen et repousser les investisseurs. À part si on assume d’opter pour une Ligue 1 de « petits » clubs incarnés, ancrés localement mais sans trop d’ambition en Coupe d’Europe », dit Stéphane Martin. Les prochaines semaines et mois le préciseront.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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