Foot : « Je souhaite des résultats différents donc je fais différemment », justifie le sélectionneur des Françaises après l’éviction de Renard, Le Sommer et Dali

Laurent Bonadei, le sélectionneur des Bleues, est revenu, jeudi, sur son choix de se passer des trois cadres pour les prochains matchs de Ligue des nations, à quelques semaines de l’Euro en Suisse.

L’information avait été éventée la veille. Le sélectionneur des Bleues, Laurent Bonadei, a confirmé, jeudi 22 mai, lors d’une conférence de presse, l’absence d’Eugénie Le Sommer, détentrice du record de sélections et de buts en bleu, de la capitaine Wendie Renard, et de Kenza Dali du groupe des 24 joueuses sélectionnées pour les deux prochains matchs de l’équipe de France. Les Françaises doivent affronter, dans le cadre de la Ligue des nations, la Suisse le 30 mai, puis l’Islande le 3 juin.

Cette non-sélection, assumée par le sélectionneur comme « un choix fort » et longuement réfléchi, pourrait entraîner également l’absence de ces trois cadres lors de l’Euro en Suisse, du 2 au 27 juillet. « Ce sont des choix qui ont demandé beaucoup de réflexion. C’est une décision difficile à prendre, encore plus à annoncer. Et presque impossible à accepter pour elles car ce sont des joueuses emblématiques de l’équipe de France », a justifié Laurent Bonadei, qui a précisé avoir informé les intéressées mardi soir.

Dès ses premiers matchs dans les habits de sélectionneur à l’automne, l’ancien adjoint de Hervé Renard avait rappelé que « tout le monde a sa chance, personne n’est indispensable ». En avril, il avait ajouté qu’il fallait que l’équipe apprenne à jouer sans Eugénie Le Sommer, Wendie Renard ou encore Marie-Antoinette Katoto (cette dernière est présente dans le groupe). Une manière de préparer le terrain à une nouvelle ère.

« Ce n’est pas un coup de folie. Ni une décision prise sur un coup de tête. Comme je souhaite des résultats différents pour l’équipe de France, j’ai décidé de faire différement. »

Laurent Bonadei, sélectionneur des Bleues

en conférence de presse

Le sélectionneur a précisé que son choix n’était pas motivé par le « niveau de jeu, ni les blessures, ou l’âge », avançant qu’à l’inverse Amel Majri (32 ans) faisait partie de la liste. « C’est une décision prise pour l’avenir de l’équipe de France et pour les autres joueuses plus jeunes, pas contre Eugénie, Wendie et Kenza, a-t-il insisté. Je veux donner de l’expérience à des joueuses en vue des prochaines échéances. »

Depuis sa prise de fonction, Laurent Bonadei s’est entretenu avec 55 joueuses, a multiplié les voyages dans les clubs, laissé davantage de place aux jeunes mais aussi fait tourner le brassard de capitaine. Pauline Peyraud-Magnin, Griedge Mbock ou encore Sandie Toletti l’ont ainsi récemment porté. En l’absence de Wendie Renard se pose en effet la question du capitanat, elle qui a commencé à porter le brassard il y a dix ans. 

« J’ai ma petite idée pour le capitanat mais je veux en parler aux joueuses. Il faut qu’elles prennent conscience que ce n’est pas quelque chose d’anodin », a confié le sélectionneur, fidèle à sa méthode où la communication est centrale. Laurent Bonadei sait aussi qu’il devra prendre le temps d’expliquer ses choix au reste de l’équipe, dans un collectif marqué « par les amitiés ». « Je sais que cela peut créer des dommages collatéraux. »