Football : l’association « Sauvons Nîmes Olympique » regrette fortement l’absence de MM. Fournier et Proust à sa table ronde, les deux élus répondent
La majorité municipale n’assistera pas à la table ronde organisée ce samedi par le collectif « Sauvons le Nîmes Olympique ». Une absence qui passe mal.
Le collectif « Sauvons le Nîmes Olympique » (SNO), qui demande le départ de Rani Assaf depuis de nombreux mois, organisera une table ronde samedi 14 juin, dans les bureaux de la Fédération du bâtiment, au Parc Georges Besse, à Nîmes.
« L’objectif n’est pas de pointer les responsabilités mais bien de mettre toutes les problématiques sur la table et de voir quelles peuvent être les solutions », explique à Midi Libre Dimitri Pialat, vice-président du collectif SNO.
Cette table ronde réunira des représentants politiques, des chefs d’entreprise et des acteurs du monde du football.
Président de l’association Nîmes Olympique, Yannick Liron sera bien évidemment présent. Alain Gazeau et Daniel Roticci, actionnaires minoritaires du club, ont également annoncé leur venue. L’entrepreneur Emiliano Marcos sera également de la partie.
Bouget, Plantier, Rouverand et Gillet ont annoncé leur venue
Chez les politiques, Vincent Bouget (PCF), Corinne Giacometti (PS), Julien Plantier et Nicolas Rainville (Nîmes Avenir), Yoann Gillet (RN), François Tardieu (LFI) et Valérie Rouverand (Renaissance) ont répondu favorablement à l’invitation.
En revanche, ni le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, ni son Premier adjoint Franck Proust, ni aucun membre de la majorité n’assisteront à cette table ronde, ce que le collectif SNO déplore dans un long communiqué publié en fin de matinée, ce vendredi 13 juin
« Messieurs Franck Proust et Jean-Paul Fournier, dont la présence est évidemment indispensable pour peser sur les décisions, ont décidé de décliner notre invitation, regrette le collectif SNO. Nous comprenons que l’avenir paraisse incertain et ne prétendons pas posséder de solution facile. Mais refuser le dialogue avant même qu’il ait eu lieu est une attitude que nous ne pouvons accepter. Éviter les questions qui fâchent revient à prôner le statu quo, un statu quo dont le seul bénéficiaire se nomme Rani Assaf. On nous oppose un « esprit de sérieux », un « réalisme » ? Mais de quel réalisme parle-t-on, alors que se profile une nouvelle saison sans vision sportive, dont nous pouvons d’ores et déjà prévoir qu’elle a de fortes chances de déboucher sur une lutte pour ne pas descendre en National 3 ? Où est l’esprit de sérieux quand la solution envisagée est de laisser les mains libres à un homme qui insulte les Nîmois depuis des années ? »
Troisième réponse négative
Remonté, le collectif SNO rappelle que « c’est la troisième fois que vous, MM. Fournier et Proust, répondez par la négative à nos sollicitations. En mars dernier, vous aviez refusé de signer la tribune appelant au départ de Rani Assaf publiée à notre initiative dans Midi Libre. De même, nos demandes auprès de vous pour obtenir un accès au stade des Costières sont restées sans réponse. Messieurs, votre attentisme et votre refus du dialogue ne sont pas à la hauteur de l’importance du moment et sont un manque de respect à l’égard des citoyens et citoyennes que nous représentons ! «
En adoptant la politique de la chaise vide, vous (MM. Fournier et Proust) ratez une chance de laisser une trace positive dans l’histoire de notre club
Le projet d’actionnariat populaire CrocoSocios, porté par le collectif SNO « n’est pas une lubie de dangereux activistes, c’est une façon rationnelle de remettre les acteurs locaux au centre du jeu », est-il encore écrit dans le communiqué.
Et le collectif SNO de conclure : « Messieurs Proust et Fournier, en adoptant la politique de la chaise vide, vous ratez une chance de laisser une trace positive dans l’histoire de notre club et de notre ville. Pour imaginer un avenir viable pour le NO, nous avons besoin de nos élus, en tant que garants d’un vivre ensemble et d’un projet commun pour notre territoire. Nous espérons par ces quelques lignes vous rappeler votre engagement au service des Nîmois et des Nîmoises, et vous convaincre de la nécessité de rejoindre la concertation. »
La réponse de MM. Fournier et Proust
MM. Fournier et Proust ont décidé d’une réponse commune après que le collectif « Sauvons le Nîmes Olympique » a déploré leur absence à la table ronde organisée samedi 14 juin. Voici cette réponse :
« Messieurs,
Chers supporters du Nîmes Olympique,
Avec la descente en Nationale 2 du Nîmes Olympique, chacun d’entre nous est dans la peine sportive mais aussi identitaire tant ce club s’imposait, en des temps récents encore, comme une des fiertés nîmoises. Cette situation ne laisse aucun élu municipal indifférent et l’affection pour les Crocos dépasse le simple amour du football pour être dans le cœur de chaque Nîmois, du minot à la mamie. Nîmes Olympique c’est aussi un phénomène social. Clairement, le Nîmes Olympique n’est pas une page blanche.
Toutefois, la passion ne doit pas fragiliser la raison. Le responsable public doit clairement poser la réalité juridique et financière à l’instant T du club. C’est en fonction de ces réalités que doivent être calées les options réalistes pour l’avenir. D’abord pour qu’une équipe de Nîmes Olympique reprenne le championnat de Nationale 2 la saison prochaine. Le passage en DNCG est calé dans les tout prochains jours.
Ensuite, s’assurer que le preneur ou le vecteur de financement ne base pas son offre sur un « one shot » correspondant au rachat des actifs mais sur un plan pluriannuel de fonctionnement d’un club souhaitant mettre en œuvre une ambition.
À cela, se rajoute naturellement la question des stades. L’un est propriété de Rani Assaf, l’autre est non opérationnel à ce jour. Sur ce plan, le projet de réhabilitation du stade des Costières fait l’objet d’études et estimatifs complémentaires pour remise à niveau dont les rendus sont imminents. D’autres pistes sérieuses sont également en analyse concernant la question du stade.
Désormais, nous souhaitons une solution saine et pérenne, assise sur des bases claires, en évitant de projeter rêves et illusions qui pourraient coûter, in fine, au contribuable. Mais aussi, en ne méconnaissant pas que le club, comme le stade provisoire et agréé pour la compétition, ne relève pas de la Collectivité, mais d’un propriétaire qui, tôt ou tard, sera l’interlocuteur obligé.
Nous souhaitons, à un moment important de l’Histoire d’un club bientôt centenaire, avoir le plus d’éléments tangibles et solides dans nos mains pour nous exprimer sur ce dossier, par respect pour les Nîmois et, en particulier, pour vous qui vivez la passion du Nîmes Olympique dans vos tripes. L’expression officielle de la collectivité doit être pesée et s’appuyer sur des données solides, dont certaines ne sont pas encore en notre possession.
Nous ne doutons pas que vous saurez comprendre l’esprit de sérieux et de responsabilité qui nous anime.
Avec toutes nos considérations sportives. »
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