Football : Nîmes Olympique, la stratégie d’un collectif pour faire partir Rani Assaf
L’association SNO (Sauvons le Nîmes Olympique), qui se démène pour un club et une passion, s’est réunie au bar Le Victor-Hugo, à Nîmes, mardi 20 mai.
Ils étaient neuf titulaires à la table, sans compter le coprésident Alain Espeisse, excusé. La “compo” : Mme Lecerf et MM. Fustier, Pialat, Thibault, Panicucci, Maderou, Delpuech, Marcos et Ferraud. Presque un onze de départ pour imaginer un nouveau départ, justement, de leur équipe de cœur. Tout en espérant celui de Rani Assaf, président responsable et coupable de la descente en National 2.
Mais comment le faire partir ? Le collectif “Sauvons le Nîmes Olympique” (SNO) a exposé sa stratégie devant la presse, ce mardi en fin d’après-midi dans la salle du fond du bar Le Victor-Hugo.
En trouvant un repreneur
« Rani Assaf ou Jean-Jacques Bourdin disent qu’il n’y a pas d’acheteurs crédibles, mais la question, c’est plutôt : y a-t-il un vendeur crédible ? », a asséné Dimitri Pialat. Et le vice-président de l’association d’assurer qu’il a lui-même présenté un intermédiaire à la direction de NO, pour le compte de la société américaine Pulsar Sports, il y a quelques mois.
L’affaire, qui aurait pu se négocier à 8 ou 9 M€, stade des Antonins compris, a capoté en raison, on résume, de la mauvaise volonté du PDG des Crocodiles. D’autres potentiels repreneurs sont en contact avec le collectif. Sauf qu’aujourd’hui, « on est devenu un club amateur, et il ne vaut plus rien. Il appartient à Rani Assaf, mais il appartient aussi aux Nîmois et à la ville, et il est temps qu’il leur rende, en même temps que son honneur et sa dignité », assène le président Patrick Fustier.
En fédérant et en finançant
Il y a la solution du repreneur, et il y a la solution DES repreneurs. L’entrepreneur Emiliano Marcos (Océan Propreté, aujourd’hui retiré), déjà à l’origine des 2 885 enfants invités aux Antonins en fin de saison, est monté au créneau.
« On est beaucoup d’anciens partenaires et de nouvelles forces vives à vouloir (re) venir si Rani Assaf part. Je pense que c’est possible de réunir entre 250 et 300 entreprises locales capables d’apporter entre 6 000 € et 10 000 €, ce qui ferait au moins 2 M€ par an. Or, en N2, il faudrait environ 2,5 M€. Le nombre fera la force. Après, il faut une entreprise socle, et les collectivités avec nous. »
Et des hommes forts. Et M. Marcos de citer David Tebib, le président de l’Usam, qui, selon nos informations, est intéressé…
Des moyens financiers, donc, et des moyens humains. Le collectif SNO appelle à l’organisation d’une table ronde en juin avec tous les acteurs possibles : la municipalité, les institutions, les candidats aux élections municipales de 2026, l’association Nîmes Olympique (qui gère les catégories de jeunes), des MM. Gazeau, Blaquart, Mosca, Champ pour parler formation, des sponsors potentiels… « pour adresser un message clair à M. Assaf ». Un pour tous et tous contre un.
En confisquant le numéro d’affiliation
Le collectif demande officiellement à l’Association Nîmes Olympique (section amateur) de « mettre la pression à Rani Assaf en dénonçant la convention qui la lie à la SASP (section pro) et en refusant de délivrer le numéro d’affiliation. »
Historiquement, en France, ce sont les Associations qui détiennent le numéro d’inscription des clubs pros pour qu’ils participent à des compétitions de la FFF (Fédération) ou de la LFP (Ligue). Pas de numéro, pas de championnat. Ou l’Association s’inscrit par elle-même, avec un budget propre, en N2 si elle a les moyens… ou en Régional selon ce que déciderait la DNCG.
L’actionnaire Assaf étant propriétaire de la Bastide et des Antonins, la nouvelle entité gérée par l’Asso n’aurait alors plus de terrains d’entraînement ni de compétition… C’est évidemment une solution extrême.
En rénovant les Costières
« Le fait de rénover et de rejouer aux Costières fragiliserait Rani Assaf. Et un repreneur serait plus enclin à venir. » SNO a fait ses calculs après avoir eu accès au rapport de la FFF de 2019 sur le stade : moins de 2 M€ serait nécessaire pour homologuer l’enceinte, National et Ligue 2 compris.
Une somme qui n’engage que le collectif, et qui est largement inférieure à celles évoquées ces dernières années. En N2, l’ouverture de la seule tribune Nord suffirait. À suivre.
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