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Girondins de Bordeaux. Budget, équipes, reconstruction : comment l’association prépare l’avenir

Dans le marasme de la saison des Girondins, c’est un rayon de soleil. L’association, qui a récupéré sous sa coupe toutes les équipes sauf celle de National 2, était partie dans le flou intégral fin août après le dépôt de bilan de la société anonyme, la perte du centre de formation et du label pour les féminines. Elle a terminé sur une belle note : ces dernières ont ajouté la Coupe de Nouvelle-Aquitaine à la montée en D3, un week-end où les filles U15 ont également soulevé le trophée. Leurs homologues masculins ont largement dominé leur poule d’élite régionale, les U19 féminines se sont maintenues sans trembler au niveau national, les U13 garçons et filles se sont qualifiés pour la finale de la Coupe Nationale après avoir remporté l’échelon néo-aquitain. Il n’aura manqué que l’accession des U18 masculins en U19 nationaux, pour une histoire d’efficacité et de penalty lors du barrage de montée face à Poitiers.

« On est déçu pour eux, car ils ont fait une magnifique saison avec une équipe montée de bric et de broc. Le point négatif est aussi la descente de la réserve (en R1), mais elle est partie avec trop de handicaps (forfait lors de la première journée, effectif réduit jusqu’en novembre, NDLR). Mais les résultats montrent qu’il y avait des effectifs de qualité » dit Jean-Louis Triaud.

1,1 million d’euros de budget

L’ancien président du club, qui avait repris du service de manière préventive l’été dernier si la SA avait été liquidée, a dû remettre les mains dans le cambouis, accompagné par la dirigeante revenante François Brunet. Après une saison où il a s’agissait de sauver ce qui pouvait l’être, la prochaine devra mettre sur les rails une base pour l’avenir. Un budget prévisionnel d’1,1 million d’euros dont 400 000 promis par la société anonyme si le plan de continuation de l’actuelle direction est adoptée. Licences, subventions (essentiellement de la mairie de Bordeaux), stages Cap Girondins et participation des parents dont les enfants sont en internat complètent. La SA, consultée sur les orientations, reste de toute façon dans l’obligation, par convention courant jusqu’en 2028, d’équilibrer les comptes « en échange » du numéro d’affiliation.

Chez les féminines, où l’ambition à moyen terme est de retrouver la D2, l’objectif est de poursuivre avec un groupe quasi-inchangé. Les 18 lycéennes du feu centre de formation resteront elles logées dans les locaux la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. L’association s’est engagée à les accompagner sur le double parcours. Les recrues intégreront elles la section sportive de la LFNA (multi-clubs) au lycée Daguin de Mérignac amené à redevenir le poumon de la formation. Les deux groupes s’entraîneront ensemble.

D3 féminine et génération 2010

Chez les garçons, une vingtaine d’adolescents en préformation (U14-U15) et U16 seront hébergés au Haillan. L’accent sera mis sur ces derniers, nés en 2010 et entraînés par le seul formateur salarié de la société anonyme (Rio Mavuba), avec l’objectif de remonter avec eux en U17 nationaux pour 2026-2027 puis en U19 nationaux pour 2028-2029. Côté organisation, pour soulager le coût, le club souhaite passer pour les années suivantes trouver des accords avec les lycées de la Métropole possédant un internat.

Ayant l’obligation d’engager une équipe U17, U18 ou U19 et en Coupe Gambardella (U18) sous peine de retrait de points en N2, le club devrait opter pour la création d’une équipe U19 (Brassage District) « prétexte » composé essentiellement de U18. Certains des jeunes ayant évolué dans la catégorie cette saison et restant seront amenés à évoluer en réserve (R1). Leurs coachs, Sylvain Blaquart et Jimmy Briand, qui avaient accepté de terminer la saison malgré la rupture de leur contrat en novembre, vont eux expatrier leurs compétences ailleurs : le premier a déjà signé à Angers. Une page finit de se tourner.

Plan de continuation : « Pas d’alternative »

Au printemps 2021, lorsque l’ancien propriétaire des Girondins King Street s’est désengagé sur fonds de déficit record, Jean-Louis Triaud et Jean-Didier Lange (décédé en novembre 2021), en tant qu’administrateurs, avaient milité pour l’ouverture d’un redressement judiciaire qui aurait permis de renégocier les dettes avec, au pire (une exception était évoquée suite au Covid), une descente en L2. Gérard Lopez s’était finalement mis d’accord avec le fonds d’investissement américain pour monter un pro jet de reprise. Quatre ans plus tard, le club est en N2 et, en tant que président de l’association, Jean-Louis Triaud a voté pour le plan de continuation de la société anonyme (SA), que le tribunal de commerce homologuera ou pas samedi. « Il n’y avait pas d’alternative. C’était la seule manière de laisser une chance aux créanciers de ne pas tout perdre. » En cas de liquidation de la SA, l’association se retrouverait seule aux manettes, récupérant une équipe première très probablement reléguée (au mieux) en R1.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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