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Girondins de Bordeaux. Lassana Diabaté : « Ces deux actions-là, elles sont encore dans ma tête »

Est-ce facile de finir une saison en sachant que l’objectif ne sera pas atteint ?

Le moral est là. On espérait jouer le titre, on s’est tiré une balle dans le pied à Saint-Brieuc (0-1, le 19 avril, NDLR). Mais l’espoir fait vivre, on va continuer d’y croire jusqu’à la fin pour finir à une belle deuxième place. En tout cas le plus haut possible. Certes, on a très probablement raté la montée mais ce n’est pas une fin en soi. On peut préparer la saison prochaine dès maintenant. Personne ne s’est relâché, personne n’a baissé les bras. On reste motivés, c’est pour ça qu’on a battu La Roche-sur-Yon (1-0) le week-end dernier.

Que vous a-t-il manqué d’après vous ?

Plutôt que du début de saison, je préfère parler de ces cinq défaites d’affilée en février et mars qui nous ont été fatales. On a commis beaucoup d’erreurs individuelles et collectives. Sauver au moins quelques matchs nuls nous aurait fait du bien, on aurait été plus proches de la tête du classement. Pourtant, on a joué les matchs de la même manière, on s’entraînait de la même manière. Peut-être que dans l’état d’esprit on en a fait légèrement moins, 20 %, et ça nous a fait mal. On sentait qu’on n’était plus ensemble. On s’en est parlé, c’est pour ça que ça a fini par tourner à nouveau à notre avantage.

À titre personnel, vous avez joué tous les matchs, réussi dix clean sheets. Satisfait ?

Je m’étais donné comme objectif de réaliser au moins 15 clean sheets donc il ne sera pas atteint. En dehors de ça, je suis plutôt satisfait. Le but était d’enchaîner et d’engranger, de ne pas me blesser, donc c’est réussi. Après, sur la période de cinq défaites, j’aurais dû être plus décisif encore.

Des matchs ou des actions vous restent en travers de la gorge ?

Le but à Châteaubriant (1-2, le 22 février) où j’ai une mauvaise appréciation de la trajectoire sur le long ballon, je me prends une tête lobée car je suis mal placé. Ensuite, à Avranches (2-3, le 15 mars), je relâche le ballon et l’arbitre siffle pénalty. Mais je suis sûr à 100 % qu’il n’y a rien. Ces deux actions-là, elles sont encore dans ma tête.

Où avez-vous progressé cette saison ?

Je crois que seul Jean Grillot est plus jeune que moi, mais j’ai beaucoup appris sur le côté leader, amener les gens avec moi en prenant la parole, par des attitudes, par les performances aussi. Sinon, techniquement, dans les prises de balle et le jeu au pied. La gestion émotionnelle également.

Vous avez connu trois entraîneurs des gardiens différents (Franck Chaumin, Christian Potel, Grégory Coupet). Quel impact cette instabilité a-t-elle pu avoir ?

C’était un peu bizarre. On pensait finir la saison avec Franck, puis il est parti (avec le plan social, NDLR). Pendant un moment on n’a eu personne. Christian est arrivé, parfois il était absent car il était en sélection. Et enfin Greg. Ce n’était pas toujours évident. Sur plusieurs matchs, je me suis retrouvé sans entraîneur des gardiens, je m’échauffais parfois avec un joueur de champ. Pour préparer les matchs, ce n’était pas facile non plus. Quand je n’ai plus eu d’entraîneur des gardiens, ni en semaine, ni en match, c’est le moment où mes performances ont baissé, à Avranches et Blois.

Ça fait une vraie différence ?

On a un poste spécifique. Pour préparer les matchs, il nous faut ça, c’est le coach des gardiens qui analyse l’adversaire, nous fait bosser des points spéciaux. Pour la préparation mentale, ça compte aussi d’avoir quelqu’un qui nous comprend. Ne pas l’avoir sur l’avant-match, mentalement ça met un gros coup.

Que vous a apporté Grégory Coupet depuis son arrivée ?

On connaît sa carrière, son palmarès. Et puis il m’a redonné le sourire. Il est arrivé dans une période où j’étais moins bien. Il me fait sentir que je suis important, que j’ai des points forts et me fait bosser sur ça. Ça m’a donné les jambes que j’avais perdues quand je n’avais pas d’entraîneur des gardiens. Après, je ne me sers pas de ça comme d’une excuse.

C’était votre première année loin de Valenciennes depuis les U16. Content de votre choix ?

Bien sûr ! Il n’y a qu’à voir le club que j’ai rejoint. C’est un énorme bonheur. Entre rester à Valenciennes sans jouer et engranger de l’expérience à Bordeaux avec un objectif à atteindre… Le temps de jeu et le niveau de performance ont été au rendez-vous. Maintenant, il faut l’objectif collectif.

Vous avez encore un an de contrat. Une saison de plus en N2, ça vous va ?

À la base, on voulait remonter le plus vite possible. Mais pourquoi pas une deuxième saison en N2 ? Je suis sous contrat, si j’ai signé deux ans c’est que je me vois ici sur un plus long terme. Je n’en ai pas encore discuté avec la direction, on se concentre d’abord sur la fin de saison. En tout cas, je suis content d’être ici.

Que va-t-il falloir faire différemment la saison prochaine, à part avoir un entraîneur des gardiens du début à la fin de la saison ?

(rires) Ça fait partie des erreurs à ne plus commettre je pense ! Nous les joueurs, on va devoir se remettre en question, ne pas connaître un tel passage à vide. Mettre directement dans le bain les joueurs qui arriveront cet été pour leur faire comprendre où ils ont atterri. Parce que, quand on regarde l’effectif, les infrastructures… On avait tout pour bien faire.

Le match

Les Herbiers (3e/46 pts) – Girondins (4e/45 pts), ce samedi à 18 heures. En direct sur TV7.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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