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Girondins de Bordeaux. N2, formation, féminines, commercial… Ce qu’il faut retenir du point presse sur la stratégie du plan de continuation

Les Girondins de Bordeaux seront vendredi matin au tribunal de commerce pour l’audience de sortie de redressement judiciaire. L’enjeu : l’homologation du plan de continuation présenté par le président-actionnaire Gérard Lopez et l’actuelle direction (synonyme de maintien en National 2 avec quelque 26 millions de dettes à rembourser sur 10 ans) ou, dans le cas contraire, la liquidation de la société anonyme (synonyme de rétrogradation au mieux en Régional 1, sans dette, sauf dérogation très peu probable du Comité exécutif de la Fédération française).

En attendant, les dirigeants ont décidé d’occuper le terrain. Après une interview au JDD de Gérard Lopez parue dimanche, le directeur général Arnaud Saint-André a reçu « Sud Ouest », « Ici Gironde » et « L’Équipe » ce mardi pour présenter la stratégie (hors chiffres) qu’il a mis en place pour reconstruire le club dans son ensemble et le ramener dans le professionnalisme.

« On a essayé de s’inspirer de clubs redescendus au niveau amateur et ont rebondi, comme Strasbourg ou Le Mans » explique Arnaud Saint-André, qui avait argumenté vendredi dans « Sud Ouest » quelques chiffres du plan interrogeant. En cas d’homologation, le club, qui restera dépendant d’apports de l’actionnaire tous les ans, sera sous la surveillance du Tribunal via un Commissaire d’exécution du plan et de la DNCG côté instances sportives. Ce qu’il faut en retenir.

L’organigramme : pas de changement immédiat, Williams contractualisé

Si le plan est validé, les Girondins repartiront avec un organigramme identique. Gérard Lopez sera « président directeur général » et, malgré la demande du plus gros groupe de supporters les Ultramarines, aucun président délégué ne sera nommé. Les vice-présidents Arnaud De Carli et Guy Cotret garderont la responsabilité respectivement du lien avec le tissu et les institutions locales pour le premier, les institutions nationales pour le second.

Arnaud Saint-André sera lui à la tête des 10 salariés administratifs, « soit autant qu’un club de bas de tableau L2 qui répond à des problématiques propres ici, équivalentes de celles d’un club professionnel ».

Côté sportif, le directeur sportif John Williams, « bénévole » cette saison, doit être contractualisé à partir du « 1er juillet ». Par là même, le résident bayonnais sera « plus présent » en présentiel au Haillan. Jusqu’ici salarié de la Dynamie (société mère des Girondins), le coordinateur sportif Karim Saada sera désormais lié au club.

L’entraîneur Bruno Irles, sous contrat jusqu’en 2026 (avec une année en option si montée en N1), a été maintenu. Dado Prso reste son adjoint. Grégory Coupet, qui s’occupait bénévolement et à temps partiel des gardiens depuis mars, va être contractualisé. Des discussions sont en cours avec le préparateur physique Jean-Christophe Hourcade pour qu’il poursuive sa mission, comme avec l’entraîneur de la réserve (Régional 1) Erwan Lannuzel. Ce staff sera étoffé « par des compétences au fils des années », mais « sans être pléthorique ».

L’équipe première : le point de bascule en Ligue 2

Si les trois scénarios du plan de continuation entérinent une montée en N1 en juin 2026, Arnaud Saint-André l’assure : en cas d’échec de l’objectif affiché, le plan de continuation ne serait pas caduc dès cette échéance. « La différence entre masse salariale nécessaire et les revenus générés est plus importante en N1 qu’en N2 » dit l’ancien DG de Quevilly-Rouen. Monter au plus vite sera toutefois un passage obligé : le directeur général met le « point de bascule » sur un retour en L2, prévu selon les scénarios financiers soumis au tribunal en 2028, 2032 ou… jamais d’ici 2035.

L’effectif sera constitué « de joueurs de N2 ou d’au-dessus, complémentaires, pas de stars. » Il promet : « il y a un recul sur les erreurs qui ont été faites ». Dès cet été, le club se retrouve toutefois avec des éléments au salaire élevé pour le niveau et engagés pour plusieurs années (Beugré, Yambéré, Merdji, Mutyaba, Diallo) sur qui l’entraîneur ne compte plus, avec le potentiel coût financier induit. « Il y a des discussions pour trouver des solutions pour eux » avance Arnaud Saint-André.

Le cas Andy Carroll, dont le contrat prévoit une rémunération de 13 000 euros la saison prochaine soit bien au-dessus de la moyenne de « 3-4 000 euros » annoncée, n’est également pas tranché. La réponse de l’Anglais est dans un premier temps attendue.

Arnaud Saint-André se veut convaincu que Gérard Lopez ne lancera pas le club dans une spéculation qui l’a envoyé au dépôt de bilan et à l’abandon du statut professionnel.

Le commercial : une externalisation dans la recherche de sponsors

Avec une seule salariée attachée à ce jour à 100 % à la partie commerciale/sponsoring, le club est en discussion avec « deux agences importantes » pour externaliser le secteur. Alors qu’il a compté « 60 partenaires cette saison » pour un revenu « d’un million d’euros », Arnaud Saint-André espère atteindre la centaine de sponsors (avec notamment la nouveauté de panneaux LED autour du terrain du Matmut Atlantique) et un chiffre d’affaire de 1,2 millions d’euros en 2025-2026 puis 2,3 millions en N1 en 2026-2027. « C’est à mon sens une grosse source de croissance. Il y avait 300 partenaires la dernière saison en Ligue 2 » dit Arnaud Saint-André.

La même société d’externalisation aidera, dans la stratégie espérée et évoquée avec la Métropole, à participer pour le compte du club à la gestion du Matmut Atlantique « à moyen terme (2/3 ans) ».

Côte merchandising, externalisé à la société Full Ace, après la fermeture à venir de la boutique rue Sainte-Catherine, le club souhaite trouver un nouveau point de vente moins coûteux en centre-ville de Bordeaux.

Formation : les U16 en tête de proue

La formation est depuis l’été dernier sous la coupe de l’association présidée par Jean-Louis Triaud dont, par convention, la société anonyme doit équilibrer les comptes. Le budget et la stratégie ont été discutés entre les deux parties.

Chez les jeunes, après la défaite samedi aux tirs au but des U18 face à Poitiers pour la remontée en U19 nationaux, l’énergie sera placée sur les U16 (champions régionaux en U15 cette saison) de Rio Mavuba et les générations suivantes. Arnaud Saint-André dit avoir budgétisé un apport de la SA à l’association de « 250 000 euros » pour le maintien la saison prochaine de l’hébergement au Haillan de joueurs U16 et en préformation. Les parents des concernés « ont donné leur accord » pour participer à l’enveloppe, constituée également de subventions et des revenus de l’association (licences, Cap Girondins).

À partir de la saison suivante, le club espère trouver des accords avec les lycées de la Métropole possédant un internat pour loger les éléments venant de l’extérieur. Ce sera une des missions de Jean-Jacques Gresser, figure historique de la formation du club parti en retraite en 2019, et qui viendra aider bénévolement.

L’objectif est, avec la génération U16, de ramener le club dès 2026-2027 en U17 nationaux, puis en U19 nationaux en 2028-2029. Le club étant dans l’obligation de participer à la Coupe Gambardella, une équipe U19 Régional 1 devrait être créée malgré l’intérêt sportif minime de ce championnat.

Un centre de formation pourra lui être recréé un an après un éventuel retour en L2 et au professionnalisme, avec un budget prévu de 1,5 million d’euros la première année puis croissant de 500 000 euros par an.

Les féminines : autour de 100 000 euros de budget en D3

Les féminines, également sous l’égide de l’association, ont obtenu leur billet pour un retour en D3. La SA abondera « à hauteur de 100 000 à 150 000 euros » au fonctionnement de la section, affirme Arnaud Saint-André.

Le budget total, qui englobera aussi des subventions publiques (essentiellement de la Ville de Bordeaux) et une part de revenus de l’association, prévoit « autour de 100 000 euros » pour l’équipe première et un maintien d’une formation avec hébergement de lycéennes dans les locaux attenants de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. Des discussions ont lieu avec cette dernière sur les coûts et, là aussi, les parents des concernées ont accepté de participer financièrement.

La recherche de sponsors pour l’équipe de D3 sera gérée par l’agence commerciale liée à la SA.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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