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Girondins de Bordeaux. Pourquoi Yanis Merdji est-il sorti du onze de départ (et pourrait y revenir face à Granville) ?

Dans une saison où seuls les quatre derniers du classement ont moins marqué que les Girondins, il semble assez paradoxal que le co-meilleur buteur bordelais en championnat, Yanis Merdji (huit buts, comme Andy Carroll), n’ait débuté aucun des six derniers matchs, une période où l’équipe se battait pour rester dans la course à la montée. Cette série devrait prendre fin pour l’avant-dernière journée face à Granville, ce samedi, mais cette brutale chute dans le temps de jeu de l’attaquant interroge forcément, aussi bien en interne que dans les travées du Matmut Atlantique, qui devrait d’ailleurs sonner bien creux.

« En dehors d’un match où il n’était pas dans le groupe, il a toujours participé, note son entraîneur Bruno Irles. Il a eu du temps de jeu et n’a pas forcément su saisir les opportunités. Est-ce qu’il n’était pas content ? Est-ce que sa place (sur le terrain) ne lui convenait pas ? J’ai les joueurs tous les jours à l’entraînement. Je vois si c’est le moment, s’il mérite ou non, s’il y a meilleur que lui ou non. Sur cette période, il n’en a pas montré assez pour mériter de débuter. »

« Se remettre en question »

Le technicien fait référence à la réception de Saumur (0-1, le 8 mars) où Merdji était aligné comme excentré gauche, lui qui est d’abord un joueur d’axe, voire un avant-centre. Ce soir-là, il était passé à côté. La semaine suivante à Avranches (2-3), il n’avait pas caché son agacement au moment de sa sortie à l’heure de jeu, et il n’avait eu que dix minutes contre Blois (0-1). Avant d’être laissé à la maison pour le déplacement à Saint-Pryvé Saint-Hilaire, où la victoire (2-1) avait donné raison au staff.

Irles dira que Merdji n’était « pas dans sa meilleure version » à l’entraînement, une litote pour faire comprendre que l’implication de l’ancien Niortais durant la semaine était insuffisante. « Il faut aussi se remettre en question, prolonge-t-il aujourd’hui. Quand on est joueur et que ça va moins bien, il faut en faire plus à l’entraînement. Quand j’ai cinq minutes, même pas à mon poste, je me montre. Ce n’était pas suffisant. S’il montre la bonne attitude, les bons entraînements, les bonnes entrées, je me repose des questions. Durant un moment, ce n’était pas le cas. »

Beugre en profite

De l’extérieur, ce régime sec étonnait d’autant plus qu’il a profité à Étienne Beugre. Certes auteur de deux buts et deux passes décisives depuis février, effectivement volontaire sur le terrain pour presser les défenseurs adverses ou aller au duel, l’Ivoirien apporte encore trop peu dans le jeu et sa compatibilité avec Andy Carroll, au profil physique similaire, ne saute pas aux yeux. Ce qui ne l’a pas empêché d’enchaîner douze titularisations depuis son arrivée au mercato d’hiver.

De quoi faire naître une question : Irles serait-il contraint de faire jouer Beugre, pour justifier son contrat en or pour du National 2 (10 000 euros par mois) ? « Les joueurs savent comment je fonctionne : je me fiche du contrat, de combien tu gagnes. Je n’ai aucune pression pour faire l’équipe. Mon vestiaire le sait. C’est pour ça que je ne suis pas resté longtemps à Molenbeek. Yanis sait très bien qu’il a enchaîné quatre, cinq matchs où ça ne suffisait pas. »

Convaincant aux Herbiers

En revanche, « quand on fait venir deux joueurs en janvier (Beugre et Ivan Ikia Dimi, NDLR), parce qu’il faut apporter des changements offensivement pour viser le haut de tableau, c’est normal qu’on leur donne leur chance. Certains diront que c’est trop, mais non. De la même manière, Yanis a mis du temps à marquer en début de saison (à la dixième journée, NDLR). J’avais insisté avec lui pour qu’il ait cette confiance. » Qui lui avait ensuite permis d’inscrire ses huit buts en douze matchs de National 2 et deux doublés en Coupe de France.

Samedi dernier, l’entrée de Merdji à l’heure de jeu n’a pas évité la défaite aux Herbiers (0-2) mais elle a coïncidé avec une amélioration dans le jeu et l’énergie déployée côté bordelais. « Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une telle rentrée de sa part », apprécie son coach. Qui devrait donc le lancer d’entrée face à Granville, au côté d’Andy Carroll. L’Anglais dit de lui qu’il est le joueur avec lequel il s’entend le mieux, sur le terrain et en dehors. C’est le moment pour Merdji, sous contrat jusqu’en 2026, de le prouver.

Pour le public

Le match Après une prestation par moments consternante aux Herbiers (0-2), les Girondins jouent leur dernier match à domicile de la saison face à Granville (13e) qui lutte pour son maintien. Bruno Irles évoque la « fierté » et le « professionnalisme » pour inciter ses joueurs à « bien finir devant notre public, car on le lui doit ». Driss Trichard (ischio) et Thomas Trazié (suspendu) sont indisponibles.

Le match

Bordeaux (4e/45 pts) – Granville (13e/29 pts) à 18 heures. En direct sur TV7.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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