Actualité

INFO SUD OUEST. Girondins de Bordeaux : avec l’accord de Fortress, Gérard Lopez franchit une étape vers la continuation

Les Girondins de Bordeaux sont entrés lundi 9 juin dans une nouvelle semaine décisive pour leur avenir. Elle s’achèvera vendredi matin avec l’audience sortie du redressement judiciaire. Le tribunal de commerce, après avoir étudié le plan de continuation déposé le 26 mai par l’actuelle direction, écoutera les différentes parties avant de rendre sa décision (continuation ou liquidation de l’actuelle société anonyme) autour du 20 juin. Le président et propriétaire Gérard Lopez n’aura aucune concurrence puisqu’Oliver Kahn a jeté l’éponge.

En attendant, les quelque 400 créanciers du club, organisés en 15 classes pour le plan de remboursement proposé afin de faire tomber la dette de 96 millions à 24 millions d’euros, ont jusqu’à jeudi soir pour voter pour ou contre.

Selon nos informations, le principal, le fonds d’investissement américain Fortress, l’a fait ce début de semaine et a répondu par la positive. Son vote était une clé : il est le seul dont un refus aurait immédiatement condamné le plan de continuation.

Réunion avec la Préfecture

Le code de commerce établit qu’une classe vote pour le plan si la majorité des deux tiers des voix (déterminées au pro-rata des créances) est atteinte. Pour les diverses entités juridiques de Fortress, à qui Bordeaux doit environ 11,5 millions d’euros, c’est simple : elles constituent à elles seules les classes numéro 1 et 7.

Le club et le fonds d’investissement américain s’étaient déjà entendus sur un remboursement de 4,5 millions d’euros en huit paiements échelonnés sur deux ans. Un document attestant de cet accord a été fourni au tribunal lors de l’audience du 27 mai dernier. Il est désormais matérialisé officiellement.

L’État lui, n’a pas officiellement, donné sa réponse. Créancier (via les directions régionales et départementales de finance publique pour la TVA, le Trésor public et l’URSSAF notamment) du club à plus de 9 millions d’euros répartis essentiellement sur les classes 2 et 3, il a selon nos informations fait part aux administrateurs judiciaires son intention de voter contre.

Le plan proposé leur propose un remboursement total, mais progressif sur les 10 prochaines années (5 % par an pendant trois ans, 10 % pendant trois ans et 13 % les quatre dernières années pour la classe 2 ; 10 % étalés sur les dix premières années et les 90 % restant la 11e année pour la classe 3). Une réunion a été organisée vendredi dernier entre le Préfet, la Direction régionale des finances publiques (DRFIP) et les dirigeants pour tenter de les convaincre.

Une petite partie de la dette (190 000 euros) avait été placée dans la classe 12 (écrasement de 90 % de la dette)

La Mairie de Bordeaux et la Métropole contre

La Mairie de Bordeaux (dette de 36 000 euros remboursée à 100 %) et la Métropole (20 millions d’euros, remboursés à hauteur de 15 % étalés sur 10 ans), placés dans des classes propres (14 et 15) après leur recours, vont voter contre.

Pour eux, comme pour l’État et les 10 autres classes ne concernant pas Fortress, le vote est indicatif mais pas décisif. Lorsque toutes les classes ne se prononcent pas en faveur du plan, le vote s’impose à elles dans l’un des deux cas suivants : soit la majorité des classes dont au moins une privilégiée a voté pour (ce n’est pas garanti), soit au moins une classe dite « dans la monnaie » a voté pour.

Une classe est « dans la monnaie » si, en cas de liquidation de l’entreprise et de ses actifs, ses membres perçoivent une partie de l’argent récolté. Puisque le club ne dispose de presque aucun actif, seule la première classe, celle de Fortress, est dans cette situation.

Cela ne signifie pas pour autant que le plan de continuation sera forcément homologué par le tribunal de commerce. Celui-ci doit aussi apprécier le maintien de l’emploi (ce qui sera le cas avec les dix salariés), la stratégie et le financement mis en œuvre pour la pérennité de l’activité.

Auteur :

Aller à la source

Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

Cédric has 2606 posts and counting. See all posts by Cédric