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Ligue 1 : pourquoi la relégation en Ligue 2 de Saint-Etienne n’est pas une surprise

Battus par Toulouse, samedi, les Verts sont officiellement relégués en Ligue 2, un an seulement après avoir retrouvé l’élite.

France Télévisions – Rédaction Sport


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Le Stéphanois Dennis Appiah après la relégation des Verts en Ligue 2 à l’issue de la défaite contre Toulouse au stade Geoffroy-Guichard, le 17 mai 2025. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Un petit tour et puis s’en va. Pour la première fois de son histoire, l’AS Saint-Etienne va retourner en Ligue 2, un an après son retour dans l’élite. La défaite à domicile contre Toulouse lors de la 34e et dernière journée de championnat (2-3), samedi 17 mai, a scellé la relégation des Verts en deuxième division.

« Je pense qu’on aurait pu faire beaucoup mieux avec cette équipe. Je prends la responsabilité de cette relégation. Bâtir une nouvelle équipe est quelque chose qui prend du temps… Le propriétaire a des moyens financiers et veut ramener le club en Europe à moyen terme. On peut être optimiste pour la suite », a affirmé l’entraîneur Eirik Horneland après le match, s’excusant auprès des fans. Mais il s’agit là d’un échec finalement assez prévisible et on voux explique pourquoi.

Parce que les nouveaux dirigeants n’avaient pas prévu de monter

Sur leur feuille de route, les nouveaux dirigeants stéphanois n’avaient pas prévu de revenir dans l’élite à l’issue de la saison 2023-2024 : « Lorsque nous avons commencé à étudier le dossier, neuf mois avant l’acquisition, le club avait moins de 5 % de chances de monter en Ligue 1, à la fin de la saison. Nous ne nous attendions donc pas à monter », a confirmé Larry Tanenbaum, le nouveau propriétaire canadien depuis juin 2024, dans LEquipe [payant].

Cette relégation ne semble pas refroidir les nouveaux dirigeants. Interrogé par L’Equipe en avril, Larry Tanenbaum affirmait qu’une descente en Ligue 2 serait « un revers » mais que « cela ne changerait rien au projet ». « Il ne s’agit pas d’un investissement sur un an, mais de bâtir une génération capable de se battre pour des titres. Ce que nous devons faire, c’est continuer à construire, à planifier pour l’avenir. Que cela demande plus d’argent ou plus de temps, cela fait partie de notre plan », a développé l’homme d’affaires de 79 ans.

Une philosophie déjà présentée en octobre lorsqu’il disait : « On veut instaurer une culture de la victoire, tout en acceptant qu’il y ait des hauts et des bas. Il faut être patient pour redevenir grand à nouveau. »

Parce que le mercato estival comme hivernal n’a pas relevé le niveau

Dans la foulée de la remontée, l’ambitieux mercato estival, avec neuf recrues, a fait flop en Ligue 1. A l’exception des deux arrivées de dernière minute – l’attaquant belge Lucas Stassin (12 buts cette saison) et le milieu défensif Pierre Ekwah – la plupart des recrues de l’été n’ont pas convaincu. C’est notamment le cas de l’ex-défenseur rémois Abdelhamid Yunis, pourtant engagé pour son expérience en L1.

Après une première partie de saison décevante – bouclée à la 16e place avec seulement cinq victoires – le mercato hivernal n’a pas permis d’inverser la tendance. Seuls Irvin Cardonna (qui avait participé à la remontée) – en provenance du FC Augsbourg – et Maxime Bernauer – du Dinamo Zagreb – ont été prêtés. Dans le même temps, le prometteur Mathis Amougou a quitté le club pour rejoindre Chelsea, tout comme les plus expérimentés Thomas Monconduit et Mathieu Cafaro, artisans de la montée en Ligue 1, sans qu’ils ne soient remplacés. 

Parce que les entraîneurs n’ont pas trouvé la clé d’une bonne défense

Attendu comme le messie juste avant Noël pour remplacer Olivier Dall’Oglio, le Norvégien Eirik Horneland n’aura pas réussi à faire de miracle. Le technicien a tenté d’instaurer un football plus offensif, avec un pressing haut et du jeu vers l’avant, mais s’est heurté au niveau technique de ses joueurs. Sous ses ordres, les Verts ne sont pas parvenus à enchaîner deux victoires ou plus et ont continué d’encaisser de lourdes défaites (4-1 contre Lille, 5-1 contre l’OM et 6-1 contre le PSG).

Avec 77 buts encaissés en 34 journées, l’ASSE est la deuxième pire défense de Ligue 1, juste après Montpellier (79 buts), lanterne rouge du championnat. Une performance qui contraste avec l’exercice précédent, où les Verts avaient fini avec la meilleure défense de Ligue 2, encaissant seulement 31 buts en 38 rencontres. En 19 journées, l’AS Saint-Etienne d’Horneland a encaissé en moyenne 2,26 buts par match. Soit exactement autant que sous Olivier Dall’Oglio.



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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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