Mort d’un jeune footballeur en Gironde : « Le plus important, c’est de faire honneur à Ilann en jouant au sport qu’il aimait »
Le football n’a rien perdu de sa candeur. Il fallait voir, ce samedi 7 juin, au stade Joseph-Antoine-Cruchon de Mérignac, les filles de Biscarrosse célébrer un de leurs buts face caméra, les yeux brillants, le sourire large, ou entendre, un peu plus loin, un vestiaire laisser échapper la joie éclatante des gamins de Cubzac-les-Ponts, vainqueurs 4-0 de leur dernier match de la saison.
En ce week-end de finales des championnats du district de Gironde, le foot a repris ses droits même s’il fut beaucoup question cette semaine de la mort brutale d’Ilann, ce jeune défenseur de la Jeunesse Villenavaise, âgé de 14 ans seulement, mort ce mardi 3 juin après un choc violent lors d’un tournoi organisé le dimanche précédent à seulement 4 kilomètres de là.
« C’est tellement triste »
Le ballon rond est à la fête même si personne, en bord de pelouse, n’ignore le drame qui, ces derniers jours, a alimenté les discussions et entraîné des centaines de messages de soutien sur les réseaux sociaux. « Cela nous affecte un peu moins, car nous venons de plus loin, témoigne Romain, papa d’une jeune joueuse et entraîneur au Biscarrosse olympique FC, dans les Landes. Mais on est touchés malgré tout, c’est tellement triste. Le plus important finalement, c’est de faire honneur à Ilann en jouant au sport qu’il aimait. »
Sur les prés de Joseph-Antoine Cruchon, un premier hommage a été rendu au jeune disparu en tout début d’après-midi. Au sein du club du Centre Médoc, constitué de cinq équipes exclusivement féminines, des échanges ont eu lieu au cours de la semaine. « Nos filles de 12-13 ans, elles ont été percutées par ce drame, livre le président Jésus Wisse. Certaines le connaissaient. Beaucoup ne pensaient pas qu’on pouvait mourir en faisant du foot. C’était important de verbaliser. La mort d’un gamin, sur un accident, un coup anodin, ça ne devrait pas arriver… »
Brassards noirs à Cissac-Médoc
Portant fièrement la coupe de ses jeunes U13, victorieux ce samedi, Sacha Somoundjean, coach à Cubzac-les-Ponts, en a également discuté avec eux ces derniers jours. « Avec les réseaux sociaux, cela va vite, ils étaient déjà tous au courant, nous ne leur avons rien appris, dit-il. Mais c’était important d’en parler ensemble, de leur dire que mentalement, il ne faut pas baisser la tête, ne pas se laisser abattre et continuer de jouer tout en restant fair-play. »
Concentré sur le match de sa fille, Sébastien, du Taillan-Médoc, ne cache pas sa « profonde émotion rien que d’en parler. » « La mienne vient de se blesser au genou mais sa vie n’est pas en jeu, souffle-t-il. Cet accident, c’est quelque chose qui peut arriver à tout moment, n’importe où, à tout âge. C’est vraiment un truc à la con… » Ce dimanche, les hommages doivent se poursuivre sur les terrains de Gironde. Au tournoi féminin de Cissac-Médoc notamment, ce challenge Marie-Dehri où 32 équipes de toute la France seront présentes, une minute de silence sera respectée en mémoire d’Ilann. Les Médocaines porteront également un brassard noir.
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