Nîmes Olympique : les procédures en justice sont nombreuses mais elles ne devraient pas entraver l’éventuelle vente du club croco
L’ancien président croco Jean-Louis Gazeau, qui réagit à la relégation en National 2, et Rani Assaf bataillent en justice. Si cette situation n’aide pas, elle n’est pas obligatoirement un frein à l’avenir de Nîmes Olympique.
Depuis que Nîmes évolue en National, Jean-Louis Gazeau regarde tous les matches des Crocos sur sa tablette et ffftv. Vendredi dernier, il a assisté, impuissant, à leur défaite 4-2 devant Aubagne, officialisant la relégation en National 2.
« Une relégation sans surprise. On a assisté ces dernières saisons à une agonie lente mais programmée, soupire celui qui a été président de 2002 à 2014, époque où Nîmes réalisait 2 M€ de sponsoring (220 partenaires). Cela fait longtemps que je savais le club condamné par la gestion de M. Assaf. Ce n’est pas le seul responsable mais il restera comme le fossoyeur de Nîmes Olympique. Je n’ai jamais compris son fonctionnement. Il n’a fait que tout détruire. C’est le pire président de l’histoire du football ! On n’a jamais vu un président ne pas assister à un match de son équipe pendant plus de deux ans… »
Entre Rani Assaf et la famille Gazeau, les relations sont plus que fraîches. « Il nous a jetés comme du linge sale », rappelle l’ancien chef d’entreprise, aujourd’hui âgé de 84 ans. Plus de cinq dossiers opposant les deux parties sont entre les mains de la justice !
La répartition actuelle du capital contestée
L’un d’eux concerne la répartition du capital de Nîmes Olympique. Aujourd’hui, les actionnaires minoritaires que sont MM. Gazeau et Roticci (ancien sponsor via l’enseigne MacDan) et leur société Sport développement gardois (SDG) ne possèdent plus que 2,21 % du club.
Ils en détenaient 20 % en 2021, juste avant que Rani Assaf ne procède à une augmentation de capital (la deuxième après celle réalisée en 2015, qui avait alors permis à l’un des créateurs de la Freebox de devenir actionnaire majoritaire).
« Cette deuxième augmentation de capital, faite qui plus est en baissant la valeur de la part, on la conteste et on veut la faire annuler parce qu’elle n’est pas conforme aux règles comptables », explique Jean-Louis Gazeau, qui, sur ce point précis, espère un jugement d’ici la fin de l’année. « Pour l’instant, on n’a aucune date. »
Le futur repreneur doit être informé
Résultat, en attendant : « L’incertitude sur la répartition du capital de la société NO suite à l’assignation par SDP rend difficile, si ce n’est impossible, toute évolution du capital de la société NO à court terme par l’apport de nouveaux actionnaires ou l’injection de capitaux frais », est-il écrit dans le dernier rapport financier du club, sous la rubrique “Principaux risques et incertitudes”.
Les échos des Crocos
Huis clos. La relégation en N2 actée depuis la défaite devant Aubagne (2-4), les Crocos ont décidé de se cacher. Toutes les séances de la semaine ont été décrétées à huis clos. Ce lundi 12 mai, ils ne se sont même pas entraînés…
Cancres du National, Adil Hermach et ses hommes finiront la saison vendredi à Orléans (8e, 42 points). Ils rejoindront le Loiret dès jeudi, en bus.
Les vingt heures de voyage, aller-retour, leur permettront peut-être de méditer sur tout ce qu’ils ont raté cette saison…
Anciens. Présidée par Patrick Champ, l’Amicale des anciens de Nîmes Olympique a réagi à la relégation des Crocos.
« Catastrophée mais pas surprise de la situation actuelle », l’Amicale se sent « trahie » par la gestion de M. Assaf, « irresponsable et irrespectueuse de (l’)identité et des valeurs » de NO, et elle appelle à « un changement radical ».
Cette procédure en cours, au même titre que les autres, n’est cependant pas en mesure d’empêcher Rani Assaf de vendre le club. « Il a juste l’obligation de les signaler à l’éventuel repreneur, qui achèterait alors en connaissance de cause », précise M. Gazeau, qui ne le cache pas : « Cela peut freiner la vente. Mais suivant l’acheteur, nous, on est prêt à discuter et à trouver un accord… »
Un outil de travail « indispensable » pour attirer un repreneur
En tout cas, pour l’ancien président croco, maintenant, « il faut que M. Assaf vende. Il ne doit pas s’entêter mais être raisonnable ». Pour pouvoir attirer un repreneur « sérieux », M. Gazeau est sûr d’une chose : « Il faut lui donner un outil de travail, c’est indispensable. » Lui, il préconise un retour au stade des Costières, qu’il faudrait « rénover totalement sur deux ou trois ans ».
À ses yeux, alors qu’à l’approche des élections municipales, « on sent que ça va tirer dans tous les sens », le dossier Nîmes Olympique nécessiterait « une union politique. Toutes les forces en présence et toutes les collectivités devraient travailler pour l’intérêt du club, et non pour le leur ».
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