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PSG champion d’Europe : à Paris, la liesse après le triomphe et les violences

RÉCIT – Du sacre sur le terrain samedi soir à Munich à la parade des joueurs sur les Champs-Élysées dimanche, la capitale a vécu un week-end de folle ferveur marqué par des actes de délinquance.

Samedi soir, la tour Eiffel, toute de rouge et de bleu vêtue, scintilla, encore et encore, pour célébrer chaque but guidant Paris au sommet du football européen, alors que résonnaient les cris de joie aux quatre coins de la capitale. Pour la première fois de son histoire – commencée il y a cinquante-cinq ans -, le Paris SG a remporté, samedi soir à Munich, la Ligue des champions. Cette fameuse coupe aux grandes oreilles que le club convoitait tant depuis l’arrivée à sa tête de l’actionnaire qatarien en juin 2011. Mais qui se refusait obstinément à lui, année après année, désillusion après désillusion, dont la plus symbolique demeurera sans doute celle vécue en 8es de finale de l’édition 2016-2017 face au FC Barcelone, qui a contribué à faire entrer, trois ans plus tard, le terme « remontada » dans le dictionnaire français.

Une série d’échecs, à l’image de celle vécue par le football hexagonal dans cette compétition, avec six défaites en finale pour un seul triomphe, celui de l’Olympique de Marseille le 26 mai 1993. « À jamais les premiers », aiment à rappeler les supporteurs phocéens. Mais plus jamais les seuls, désormais, depuis le triomphe du PSG ce 31 mai 2025, au terme d’une finale qui restera dans la légende face à l’Inter Milan (5-0).

Une formation italienne qui a été éparpillée façon puzzle sur la pelouse de l’Allianz Arena de Munich par une jeunesse parisienne dont le plus beau symbole se nomme Désiré Doué. À 19 ans – bientôt 20, ce qu’il fêtera ce mardi –, l’attaquant a ébloui l’Europe d’un doublé et d’une passe décisive, pour une performance inédite, à un si jeune âge, en finale de la Ligue des champions. Tant et si bien que son nom résonnait dans chaque conversation, ici à la terrasse d’un bar dans le 9arrondissement, là dans les couloirs du métro où les supporteurs s’amusaient à s’interpeller d’un quai à l’autre. « Ici, c’est ?  Paris ! – Ici, c’est ? – Paris ! »

PSG champion d’Europe : les plus belles photos du retour triomphal des héros de Munich


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Durant une soirée de samedi émaillée, en marge du match, de violents débordements, en particulier du côté des Champs-Élysées, où les casseurs s’en donnèrent à cœur joie, Paris a quelque peu revécu cette ambiance de communion rappelant celle des Jeux olympiques de Paris, avec ses feux d’artifice improvisés et ses supporteurs arborant fièrement le maillot parisien de cette année, ou d’une cuvée plus ancienne pour les puristes désireux de montrer que leur attachement au Paris SG ne datait pas d’hier.

Même Kylian Mbappé se montrait beau joueur sur ses réseaux sociaux. « Le grand jour est enfin arrivé, la victoire et avec la manière de tout un club, félicitations le Paris SG. » Pourtant, le désormais buteur madrilène a dû avoir les oreilles qui ont sérieusement sifflé au gré des perfides commentaires de nombreux supporteurs parisiens à la mémoire courte, et la rancune tenace, même un soir de triomphe. Sans parler du lendemain…

Multiples déconvenues

En effet, après une (très) courte nuit, la ferveur n’était pas vraiment redescendue dimanche. Deux raisons à cela. La première tient à cette longue attente pour assister, enfin, à l’avènement programmé, depuis l’arrivée des capitaux qatariens, du PSG. À son arrivée comme président, Nasser al-Khelaïfi ne s’était-il pas donné « cinq ans pour faire partie du top niveau européen et pour gagner la Ligue des champions » ? Un discours bien présomptueux, car, si l’argent contribue à aller loin dans cette compétition, il ne suffit pas à concrétiser cela en bonheur d’un titre. À tel point que certains commençaient à douter que le jour de grâce survienne, après les déconvenues vécues face à Barcelone en 2017, Manchester United en 2019 ou encore le Real Madrid en 2022. Sans oublier, évidemment, une première finale perdue en 2020 face au Bayern Munich (0-1), dans le huis clos anxiogène de Lisbonne en pleine période de Covid.

Des échecs qui, d’une certaine manière, ont rendu encore plus belle la victoire de samedi soir, et plus folle la fête au Parc des Princes, où 48 000 spectateurs s’étaient massés pour suivre la finale sur des écrans géants installés au milieu de la pelouse. La seconde raison évoquée plus haut, elle, tient au caractère même de cette équipe parisienne, qui a mis de côté le bling-bling de l’ère des Neymar et Messi pour s’appuyer sur une nouvelle génération talentueuse, véritable ode à la jeunesse et aux vertus du collectif. À l’image de son entraîneur, Luis Enrique, qui a été accueilli tel un général romain dimanche sur les Champs-Élysées à l’occasion de la parade organisée pour célébrer le retour des héros.

Grande fête au Parc des Princes

Après avoir atterri peu après 16 heures à Roissy, les joueurs ont rejoint Paris intra-muros et la plus belle avenue du monde pour fêter leur sacre historique avec leurs fans, massés derrière des barrières et extatiques au moment où, à l’étage d’un bus à impériale, le capitaine Marquinhos brandissait la coupe. Sous le regard d’un Ousmane Dembélé – tout juste élu meilleur joueur de la Ligue des champions avant peut-être de décrocher le Ballon d’Or le 22 septembre prochain – qui multipliait les baisers à destination des quelque 110 000 supporteurs présents tandis que Presnel Kimpembe mettait l’ambiance au micro.

Un bain de foule à distance tout autant qu’un instant de communion pour les joueurs, avant un moment plus solennel du côté de l’Élysée, où les champions d’Europe ont été reçus par le président de la République, Emmanuel Macron. Et ce dimanche de folie n’était pas fini pour Désiré Doué et consorts avec une grande fête organisée dans la soirée au Parc des Princes, prêt à vibrer une seconde fois en 24 heures pour ses héros.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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