PSG-Inter Milan (J-5) : La France, Paris et la Ligue des champions, une histoire d’amour contrariée
C’est une histoire d’attachement et de déchirements. Une douleur collective. Une relation vieille comme le football moderne. La France et la Ligue des champions, autrefois appelée Coupe des clubs champions, c’est une passion presque à sens unique, un amour contrarié, fait de promesses avortées et de larmes salées. D’éclairs de grandeur et de déceptions cruelles.
Triste ironie : cette compétition est née d’une idée française. Un rêve porté il y a 70 ans par Gabriel Hanot et Jacques Ferran, journalistes visionnaires de L’Équipe, convaincus que l’Europe devait sacrer son roi des clubs. Et pourtant, jamais la France n’a su régner sur son propre héritage.
Il y a d’abord eu Reims, prince malheureux des débuts continentaux, tombé deux fois face au Real Madrid d’Alfredo Di Stéfano en 1956 et 1959. Puis arriva Saint-Étienne, ce soir de mai 1976, à Glasgow face au Bayern quand les poteaux carrés d’Hampden Park détournèrent le destin de l’épopée verte. La France avait cru toucher les étoiles. Mais la Coupe restait lointaine, insaisissable, comme un mirage.
Seul l’OM de 1993, deux ans après son échec de Bari, a réussi grâce à Basile Boli à dompter cette reine capricieuse, offrant, contre l’AC Milan, son unique couronne au pays. Depuis, l’attente s’est prolongée, faite de demi-finales manquées, d’épopées brisées à la dernière marche (Monaco en 2004), de lendemains sans gloire.
Rêver plus grand
Et puis, il y a Paris. Paris et l’Europe, c’est une autre saga, plus récente, plus flamboyante, mais tout aussi tourmentée. Depuis le rachat par le Qatar en 2011, le PSG, lauréat de feue Coupe des coupes en 1996, s’est payé des plus beaux joyaux : Neymar, Mbappé, Messi… Mais jamais la clé du paradis.
Nul n’a oublié Barcelone, le 8 mars 2017, la cicatrice ouverte : une Remontada devenue cauchemar, un 6-1 inscrit au fer rouge dans la mémoire d’un club. Puis la finale de 2020, atteinte en pleine pandémie, perdue à huis clos contre le Bayern, sans éclat, sans élan, sur un but cruel d’un ancien Parisien, Kingsley Coman (1-0).
Et voilà que revient une promesse. Le 31 mai, à Munich, Paris retrouve l’Inter Milan, pour une finale aux allures de sommet. Ce sera sans Kylian Mbappé, parti écrire ses légendes au Real Madrid. Ce sera avec d’autres héros, une autre foi, un autre frisson.
Car si le football n’est qu’un jeu, alors la France mérite, une fois encore, de rêver plus grand. Et Paris, cette Ville Lumière qui a tant souffert d’aimer l’Europe sans retour, pourrait enfin voir les planètes s’aligner. Et briller de mille feux…
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