Quel avenir pour Nîmes Olympique ? Rani Assaf désengagé du sportif, la mobilisation générale décrétée
L’Association Nîmes Olympique a pris jeudi la main sur le domaine sportif, après la résiliation par M. Assaf de la convention la liant avec la SASP. Il lui faut maintenant trouver de l’argent pour boucler le budget qu’elle défendra mardi prochain devant la DNCG.
Tic-tac, tic-tac. L’heure tourne.
Ce vendredi 20 juin, à minuit, l’Association Nîmes Olympique devra avoir bouclé un budget de 1,50 M€ pour la saison 2025-2026 et envoyé à la Direction nationale du contrôle de gestion tous les éléments comptables afférents.
La semaine prochaine, lors de sa deuxième audition devant le gendarme du football français, qui a prononcé mardi un sursis à statuer, elle devra justifier de 70 % des rentrées d’argent annoncées.
Un don de 33 000 € du Collectif « Sauvons le Nîmes Olympique »
Le collectif « Sauvons le Nîmes Olympique » a fait une promesse de dons de 33 000 € pour contribuer à boucler le budget 2025-2026 que l’Association présidée par Yannick Liron est en train de monter. 33 000 € qui avaient été récoltés dans le cadre d’un appel de fonds qu’il avait lancé il y a plusieurs mois.
En échange, le collectif a eu l’engagement d’obtenir une place au conseil d’administration du club.
La chasse aux partenaires
La course contre-la-montre engagée, Philippe Gas espère bien la gagner. Le patron de l’agence MGT œuvre depuis une semaine auprès de Yannick Liron, président de l’Association, pour récolter des fonds.
« Je dois aller chercher 1,50 M€, explique celui qui est partenaire du club croco depuis 1991. Les chefs d’entreprise doivent vite réagir. J’ai un réseau important, des connexions dans le monde de l’entreprise local. J’appuie sur les boutons, je tape à la porte de ceux qui répétaient qu’ils ne s’impliqueraient que quand Rani Assaf partirait. C’est le moment, pour eux, de s’engager formellement dans l’avenir de Nîmes Olympique (1). »
La convention liant la SASP à l’Association résiliée
Le moment est arrivé, oui. Car le président croco a fait un grand pas vers la sortie en se désengageant, jeudi 19 juin, du volet sportif. Yannick Liron et l’Association ont en effet annoncé que « la société détentrice des droits sportifs de NO (avait) exprimé le souhait de résilier la convention qui la lie à l’Association ».
Cette dernière, une fois la résiliation effective, aura les coudées franches pour prendre en charge la gestion de toutes les équipes de Nîmes Olympique. Ce qui veut dire que c’est elle qui désignera l’entraîneur des Crocos, relégués en National 2 (Yannick Liron pourrait s’appuyer, dans cette quête, sur l’expérience de Marc Collat, 75 ans). Ce qui pose aussi la question, au passage, du devenir des personnes employées par la SASP présidée par M. Assaf (licenciement ?).
Le retour au premier plan de l’Association dans la destinée de Nîmes Olympique, elle qui détient le numéro d’affiliation du club auprès de la FFF, n’a pas pu et ne pourra pas se faire sans l’implication financière des collectivités territoriales.
Vincent Bouget, délégué aux Sports du Département, a annoncé hier à Midi Libre que la subvention du conseil départemental du Gard passerait de 40 000 à 100 000 €. Samedi dernier, lors de la table ronde organisée par le collectif “Sauvons le Nîmes Olympique”, le conseil régional Fabrice Verdier avait assuré que la Région mettrait au pot, sans donner de chiffre.
La Ville en première ligne
En mairie, Franck Proust garde le silence et ne devrait pas s’exprimer sur le sujet avant mercredi prochain. Mais on sait que la Ville joue un rôle important dans le dossier.
Elle devrait prendre en charge, dans un premier temps, la location des installations de La Bastide et du stade des Antonins (on parle d’un montant de 200 000 €), qui appartiennent à Rani Assaf via la SASP NO et la société Nemau. Les frais d’entretien et de fonctionnement lui incomberaient donc, également. Les négociations sont en cours et la signature définitive de M. Assaf pour dénoncer la convention en dépend. Ces installations, qu’elle mettrait à disposition de l’Association, la Ville pourrait peut-être, dans un second temps, les acquérir.
On n’en est pas encore là. Pour l’instant, le mot d’ordre, à l’Association, c’est : « Sauvons ce qui peut être sauvé, présentons un budget défendable devant la DNCG et s’il est accepté, on aura alors tout le temps de réfléchir à la suite. »
Trouver plus tard un repreneur « crédible »
La suite, ce sera de dénicher « un repreneur crédible, compétent, connaisseur et investi », relève Philippe Gas, qui précise : « Si on est capable, là, de trouver une solution en six jours, dans l’urgence, je suis persuadé qu’en nous laissant un an pour redonner fierté et envie de revenir au stade à tous ces Nîmois, supporters et partenaires, qui ont boudé à tort ou à raison Nîmes Olympique ces derniers mois, on aura largement le temps et les moyens de le trouver, ce repreneur. »
Un repreneur qu’il ne voit pas être « un parachuté ». Philippe Gas penche plutôt pour « une solution locale, pas limitée à Nîmes mais élargie à tout le sud ».
Chaque chose en son temps. Nîmes Olympique vit des heures décisives. Tic-tac, tic-tac…
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