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Victoire du PSG : à Munich, le triomphe de Luis Enrique – L’Humanité

Comme quoi, il ne faut pas seulement vouloir pour pouvoir. Depuis son arrivée à la tête du club de la capitale en 2011, la direction qatarie du PSG a expliqué que la Coupe d’Europe devait être l’objectif numéro 1. Les années ont passé. À coups de centaines de millions, les stars ont défilé les unes après les autres (Ibrahimovic, Neymar, Messi et consorts), les entraîneurs valsé à un rythme effréné, rien n’y a fait. Impossible, malgré le manège des titres nationaux et des Coupes de France, d’attraper par les grandes oreilles cette satanée Coupe d’Europe.

En 2020, année du Covid, ce n’était pourtant pas passé très loin. Face au Bayern Munich, les Parisiens avaient été trahis par un enfant du pays. Le titi parisien Kingsley Coman, unique buteur de la soirée, offrait au Bayern son sixième titre et des larmes aux Parisiens. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Une démonstration en finale

Alors, sans doute que l’on peut parler aujourd’hui d’ironie de l’histoire ? Car en début de saison, une fois n’est pas coutume, le président du PSG, Nasser Al Khelaïfi, n’a pas fait du toit de l’Europe la fondation ultime de la maison PSG version QSI. Non, il a laissé carte blanche à son entraîneur, Luis Enrique, afin que l’Espagnol bâtisse sur le long terme. La notion capitaliste du temps se serait-elle enfin rendue à l’évidence que Rome ne s’est pas construite en un jour et le PSG non plus ?

À la fin des phases éliminatoires de cette Ligue des champions 2024-2025, nouvelle mouture, on aurait même pu croire que la direction avait vu juste en misant sur la patience, tant le PSG était passé ric et rac. Et puis, il y a eu un déclic. Face à Manchester City, dans un match couperet, Paris s’est offert un barrage inespéré contre Brest. 10-0 lors de la double confrontation. La suite fut une destruction massive des clubs anglais : Liverpool aux tirs au but en 8e de finale (merci Gigio !), Aston Villa en quart et enfin Arsenal en demie.

Samedi, le PSG, version Lui Enrique, n’avait donc plus qu’à s’offrir un bouquet final, livrer sa plus belle prestation et confirmer que ce ne sont pas les grands noms qui font les larrons, mais bien le collectif animé par une jeunesse flamboyante.

On en voudra ainsi pour preuve la performance XXL de Désiré Doué. À 19 ans, l’ancien Rennais, débarqué dans la capitale en début de saison, a éclaboussé de son talent la finale. Acheté 50 millions, malgré des débuts peu probants, il a su finalement trouver sa place et offrir samedi soir deux buts et une passe décisive. Du grand art, sous l’œil bienveillant du coach Enrique ! Car il faut aussi parler de ce dernier.

Enrique déjà dans l’histoire du football

L’entraîneur du Barca, lors de la remontada face à son club d’aujourd’hui (en 2017, le PSG affrontait Barcelone en 8e de finale, après une victoire 4-0 à l’aller ; les Parisiens avaient sombré 6-1 au retour), est entré samedi dans le cercle très fermé des coachs ayant réussi le triplé à deux reprises et avec deux clubs différents : coupe, championnat, Ligue des champions. L’histoire n’est d’ailleurs pas terminée.

La Coupe du monde des clubs et la Supercoupe d’Europe, en cas de succès, pourraient faire de lui un ovni du football. Côté supporters (plus de 18 000 à Munich, 48 000 au Parc des Princes et 11 millions de téléspectateurs), le quintuplé est déjà dans tous les esprits !

Dans celui de l’entraîneur parisien, au-delà des trophées, il y a d’abord le jeu et l’esprit d’équipe qui priment. Le Paris qu’il a construit depuis deux saisons est arrivé samedi à presque maturité, malgré une moyenne d’âge peu élevée (25 ans). Face à un Inter Milan (30 ans de moyenne d’âge) finaliste il y a deux ans, les joueurs de la capitale ont récité une leçon apprise sur le bout des crampons depuis des mois.

Longues phases de possession (notamment sur le premier but), pressing incessant sur le porteur de balle grâce aux deux chiens de garde que sont Joao Neves et Vitinha. Mais on se souviendra aussi des incessantes cavalcades d’Ousmane Dembélé qui, à chaque passe en retrait des Interistes vers Yann Sommer, a obligé le portier suisse à dégager à la va-vite et le plus souvent en touche. À force de courir après tout ce qui bouge, l’attaquant français pourrait bien attraper de volée un Ballon d’or dans quelques mois…

Enfin, que dire de la défense parisienne, le point souvent dit faible du système Enrique n’a cette fois-ci jamais tremblé. Il a même été à l’origine de nombreux contres. On pense à celui initié par l’Équatorien Willian Pacho qui, en sauvant un corner de manière acrobatique, a provoqué la contre-attaque amenant le 2e but parisien (20e). Du grand art !

Possession, dépossession, contres fulgurants, le PSG 2025 a mis sous l’éteignoir l’Inter de Milan qui a vécu sans doute l’un de ses pires cauchemars : « Finale sans histoire, le PSG humilie l’Inter », titre sur son site le Corriere dello sport. Marca, le quotidien sportif espagnol, n’est pas en reste et parle de « la plus grande victoire dans l’histoire d’une finale de Coupe d’Europe ou de Ligue des champions ». Pour une fois, on veut bien les croire.

Avant de partir, une dernière chose…

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Auteur : Éric Serres

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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